"L'esprit du street golf, c'est de rester ouvert à tous"

Tamo a découvert le street golf en 2000, en Allemagne, son pays d'origine. Avec un ami, il a créé l'association "Crossgolf". Depuis deux ans, il joue dans les rues de Paris.

Il a été inventé en Allemagne il y a une dizaine d'années mais j'ai vraiment commencé à le pratiquer en 2000 ou 2001. Tout est parti de vacances sur la Côte d'Azur. Je suis allé faire du golf "classique" avec des amis mais j'ai trouvé que cela manquait de dynamisme. Ce n'est pas très inventif, pas très "jeune". Et puis il y a trop de règlements, de codes vestimentaires... Quand je suis rentré en Allemagne, j'ai cherché quelques endroits où taper des balles avec un ami et, en surfant sur Internet, on a découvert que d'autres groupes faisaient du "free golf". En 2003, nous avons créé notre propre association "Crossgolf".

Qu'est ce qui vous plaît dans ce sport ?

Photo © Crossgolf.com

La façon de jouer est beaucoup plus enrichissante car plus créative. On retrouve les mêmes techniques qu'au golf mais l'ambiance est moins guindée, c'est moins ennuyeux. L'esprit du street golf, c'est de rester ouvert à tout le monde : golfeurs avertis ou novices. En Allemagne, de grandes fêtes sportives sont organisées pour l'ouverture et la fermeture de la saison de street golf. A cologne, plus de 500 personnes y participent ! J'aime cet esprit convivial.

Quelles en sont les règles ? Comment y joue-t-on ?

On peut jouer de plusieurs façons. En général, on se fixe un "enbut" (arbre, banc, poubelle, tout ce qu'il y a sur le terrain...) La personne qui l'atteint en réalisant le moins de coups a gagné. On peut aussi décider de faire un concours de précision :

toucher un objet particulier du premier coup, faire passer la balle par une fenêtre, par un trou dans un mur, toucher une cible lointaine... On fait aussi parfois un classement "style" : celui qui a réalisé le plus beau swing par exemple. C'est très marrant de jouer de cette façon.

Vous utilisez le même matériel qu'au golf ?

Oui, les clubs sont identiques (cependant, on en emmène moins que sur un practice : 2 ou 3 contre 10 à 15). Les balles aussi sont les mêmes (sauf si l'on est dans un endroit où se trouvent des choses fragiles : on utilise alors des balles semi-rigides). On en perd beaucoup donc on essaie d'en acheter des pas trop chères ! Ce qui compte avant tout, la règle n°1, c'est la sécurité. Une balle de golf peut partir à 200 km/h : cela représente un grand danger. Donc on fait très attention au matériel urbain et aux personnes qui nous entourent.

Cela fait 2 ans que vous êtes installé à Paris. Quels sont vos "spots" préférés pour faire du street golf ?

Avec mes amis, je joue souvent sur le Champ de Mars, de nuit, avec des balles phosphorescentes. Il m'est arrivé de jouer aussi sur des chantiers (Ile Seguin par exemple), dans des bois ou forêts (bois de Boulogne, de Vincennes...) Pour l'année prochaine, je prépare un grand événement pour promouvoir le street golf dans la capitale.

Qui sont les street golfeurs ? Des étudiants, de "jeunes cadres dynamiques"... ?

Ce sont plutôt de jeunes urbains (entre 18 et 40 ans), étudiants ou dans des métiers liés au marketing, à la mode, au design, aux nouvelles technologies... En tout cas, leur point commun est de vouloir tester des trucs originaux, qui sortent des sentiers battus. Mais, encore une fois, le street golf est ouvert à tout le monde ! On s'y amuse beaucoup.

En savoir plus www.crossgolf.com (en anglais)

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